EntreLivres - Newsletter #7
2020 approche, EntreLivres Saison 3 se profile ... On vous en dit plus ?
ECRITURES CROISEES, tel est le thème retenu pour cette nouvelle édition, que nous avons voulue riche et éclectique. Ainsi littérature, cinéma et musique seront au programme en 2020. Une édition qui se déroulera entre le 15 et le 18 mai, avec un temps fort le samedi 16 mai.
Pour la musique, le duo ODALVA, Manon Maurin et Norbert Gauthier, ouvrira une parenthèse musicale, poétique et enchantée dans cette journée consacrée aux livres.
Tout en haut d’un arbre, la tête dépassant du feuillage, on entend la clameur des villes, on parle la langue des oiseaux, des vieilles dames dansent le houla hop, la poésie est un combat ordinaire. Quand le soleil disparaît derrière la colline, il se lève sur la mer.
Va comprendre.
Odalva c’est de la chanson actuelle, de la poésie du quotidien, avec une pincée de slam. Sur scène, de la guitare sèche ou électrique, un métallophone et deux voix emmêlées qu’on n’est pas prêts d’oublier. Un spectacle à taille humaine, poétique, drôle et puissant. ?
Pour en savoir plus sur Manon et Norbert, suivez ce lien
En partenariat avec l'association Entretoiles, les cinémas CGR et la Médiathèque communautaire nous croiserons littérature et cinéma au cours de deux belles soirées
? Au cinéma CGR le samedi 16 mai le film d'animation Les hirondelles de Kaboul, d'après le roman de Yasmina Khadra, sera projeté en présence de la co-réalisatrice Eléa Gobbé-Mevellec, et du scénariste Sébastien Tavel. Une occasion de questionner le passage de l'écrit à l'écran.
? A la Médiathèque le lundi 18 mai, soirée autour du cinéaste Robert Kramer, avec deux intervenants, David Yon, réalisateur, et Patrice Robin, auteur, et la projection d'un film de Robert Kramer, Doc's Kingdom.
Né à New York en 1939, admirateur dès son jeune âge des films de John Ford, Robert Kramer s’était d’abord passionné pour la littérature et le journalisme (il part en 1965 au Venezuela filmer les guerilleros des Forces Armées de Libération Nationale), avant de plonger dans la politique et le cinéma au cours des années soixante, au moment où la société américaine est en pleine ébullition. Au sein du collectif Newsreel, il tourne des documentaires et des reportages engagés, témoignant de l’agitation politique et culturelle qui secoue le pays, sur les campus et dans les rues. Ses premiers longs métrages, In the Country, En Marge, Ice, tournés entre 1967 et 1969, mêlant documentaire et fiction, dressent le portrait d’une génération d’activistes, de rebelles, de militants politiques, d’opposants à la guerre du Vietnam, en lutte mais déjà hantés par les spectres de l’échec et de la désillusion. En 1975, l’imposant Milestones, présenté au Festival de Cannes, sera le film-somme de cette génération, le portrait d’une gauche à la croisée des chemins.
Robert Kramer parcourt la planète, part au Nord-Vietnam pour donner la parole à « l’ennemi » (People’s War, 1969), filme la révolution des Œillets au Portugal (Scènes de lutte de classe au Portugal, 1975), avant de s’établir en France, où il tournera et enseignera dans les années 80 et 90. Là, il s’essaye à la fiction pure (A toute allure, 1981, avec son actrice fétiche Laure Duthilleul), voire à la science-fiction (Diesel, 1985, avec Gérard Klein). Au Portugal, en 1987, il médite sur l’exil dans Doc’s Kingdom, puis court à Berlin au lendemain de la chute du Mur pour témoigner de la réunification de l’Allemagne (Berlin 10/90, 1990). Il cherche, rumine, fourmille de projets, multiplie les expériences, triture la forme cinématographique, s’interdisant le repos ou le luxe des certitudes. Au total, il aura signé une trentaine de films, courts ou longs, mêlant fictions, documentaires, reportages, essais.(Source : "Robert Kramer, cinéaste engagé et irréductible", article du 5 novembre 2019, site du CNC)
Pour en savoir plus sur Robert Kramer, et la rétrospective que lui a consacrée la Cinémathèque française, suivez ce lien
David Yon est né en 1979 à Provins, il habite à Marseille. En 2005, il obtient un Master de réalisation de film documentaire (Grenoble 3). En 2007, il concrétise avec des proches son désir de créer une revue autour du cinéma, Dérives (www.derives.tv). En 2009, il termine son premier film, Les oiseaux d’Arabie (prix du moyen métrage à doclisboa 2010, prix du court métrage aux Écrans Documentaires 2009, Etoiles de la Scam 2010). En 2015, il termine son deuxième film, La nuit et l’enfant (Berlinale Forum 2015).
Son travail de réalisateur s’est toujours accompagné d’une volonté de partage, de transmission et d’échange autour du cinéma.
Il est l'auteur d'une thèse "Pratique et théorie de la création", autour du cinéaste Robert Kramer.
L'auteur Patrice Robin sera notre second invité. Voici sa biographie, telle qu'elle apparaît sur son site patricerobin.com :
1953 : Naissance dans les Deux-Sèvres.
1963 : Fils unique du quincaillier de la grand-place.
1973 : Ouvrier dans une usine de constructions nautiques.
1983 : Échevelé livide au milieu des tempêtes.
1993 : Écrire.
2003 : Et faire écrire…
Il est l'auteur de 9 romans et recueils de nouvelles, de tribunes dans différents journaux. Son dernier livre, paru en mai 2019 chez P.O.L., nous parle de son histoire avec Robert (Kramer, bien sûr ...)
Patrice Robin a rencontré le cinéaste américain Robert Kramer en juin 1999, à Paris à l’occasion d’une rétrospective de son oeuvre. Il connaissait ses films tournés sans aucune concession à la machinerie hollywoodienne, et son intransigeance qui l’avait contraint à quitter son pays pour s’installer en Europe, mais il découvre aussi son engagement à vingt ans dans les mouvements de luttes pour les droits civiques et contre la guerre du Vietnam. Mon histoire avec Robert raconte non seulement cette fascination pour la vie du grand cinéaste, témoin du monde, mais surtout comment l’écrivain est renvoyé alors au rêve de ses quatorze ans : devenir un de ces aventuriers dont il regardait les reportages chaque vendredi soir à la télévision dans l’émission Cinq colonnes à la une. Que fait-on de ses rêves ? Patrice Robin mène l’enquête grâce aux films de Robert Kramer qu’il fait résonner avec son parcours personnel. Il remonte aux causes profondes de l’abandon de son idéal, quand à vingt ans il accepte la vie promise au fils de petit commerçant qu’il était : mariage, vie professionnelle comme ouvrier puis employé de bureau. Mais un divorce, une formation d’animateur culturel troublent le destin tout tracé. Il aura envie de témoigner de la vie des ouvriers et syndicalistes des chantiers navals du Havre, et renouer ainsi avec le désir de ses quatorze ans. Puis il passe dix ans à tenter de remettre sur les rails des adolescents abandonnés dans les marges de la société. L’oeuvre du cinéaste a changé sa vie. Jusqu’à récemment, quand les hasards de l’existence et de la littérature lui ont fait de nouveau croiser l’histoire de Robert, dans un pays lointain et en crise, le Venezuela.
Pour lire un article de Philippe Lançon "Sans clou férir : rencontre avec Patrice Robin" publié sur le site de Libération le 31 mai 2019, suivez ce lien
Vous découvrirez les autres auteurs invités dans notre prochaine Newsletter ... Patience ...
ACTUALITE CULTURELLE DE JANVIER
?A LA MEDIATHEQUE : mardi 21 janvier à 18h30, rencontre avec le poète SEYHMUS DAGTEKIN.
Seyhmus Dagtekin, poète et romancier, né et élevé dans un village kurde en Turquie, vit à Paris depuis 1987. Il écrit en turc, en kurde ou directement en français. Sa poésie lui fait franchir les cultures et les langues et se joue des frontières. Qu'importe pour lui la langue, "changer de langue c'est comme changer de monture en chemin".
Un itinéraire d'artiste toujours méfiant à l'égard des destins figés, des identités assignées.
Seyhmus Dagtekin a reçu le Prix de l'Académie française Théophile Gautier pour Juste un pont, sans feu.
Seyhmus Dagtekin est également lauréat du Prix Mallarmé 2007 pour Juste un pont, sans feu (Le Castor Astral, 2007), du Prix international de poésie francophone Yvan Goll pour Les chemins du nocturne (Le Castor Astral, 2000) et son roman A la source, la nuit (Robert Laffont, 2004) a reçu la mention spéciale du Prix des Cinq Continents de la Francophonie.
Ses textes ont été publiés dans de nombreux revues et anthologies.
"L'écriture, l'art, consistent pour moi à embrasser l'être d'un même regard, du plus petit au plus grand, pour instaurer une autre façon d'être ensemble. Sortir du rapport de force et de domination pour entrer dans un rapport d'amour où l'autre est la condition même de mon existence."
?AU THEATRE DE L'ESPLANADE : Spectacle L'HERBE DE L'OUBLI écrit et mis en scène par Jean-Michel D'Hoop, mardi 28 janvier 2020 à 20H30.
Tchernobyl, 30 ans après. Les comédiens de la Compagnie Point Zéro offrent une magnifique tribune aux témoins et héritiers de la catastrophe. Du théâtre qui dépasse le documentaire et dont l’étrange poésie visuelle renforce un propos d’une terrifiante actualité.
Le 26 avril 1986, le cœur du réacteur numéro quatre de la centrale de Tchernobyl explose et prend feu, projetant un nuage de radioactivité dont on a retrouvé des traces dans toute l’Europe. Poussières, aérosols et gaz radioactifs sont projetés dans l’atmosphère. Le quatrième réacteur, nom de code «Abri», conserve toujours dans son ventre gainé de plomb et de béton armé, près de vingt tonnes de combustible nucléaire. Tchernobyl, en russe, signifie absinthe, l’herbe de l’oubli...
Et trente ans après, quelles leçons retient-on de cette explosion ?
Composé à partir de la parole d’habitants proches de la zone d’exclusion en Biélorussie, de scientifiques actifs dans le dépistage du césium 137, de personnes ressources partisanes, ou non, L’Herbe de l’Oubli, s’inspire de la démarche de récolte de témoignages réalisés par Svetlana Alexievitch. L’interprétation directe des personnages par des acteurs, un documentaire parallèlement à l’utilisation des marionnettes apporte à ce spectacle l’indispensable humanité et la poésie qui permettent de mettre le sujet à distance.
En lien avec ce spectacle ...
♦ Un ciné-débat le jeudi 16 janvier à 20h au CGR, en partenariat avec l'association Colibri83-Dracénie : La supplication, film de Pol Cruchten, d'après le livre de Svetlana Alexievitch.
Ce film ne parle pas de Tchernobyl, mais du monde de Tchernobyl dont nous ne connaissons presque rien. Des témoignages subsistent : des scientifiques, des enseignants, des journalistes, des couples, des enfants… Ils évoquent ce que furent leur quotidien, et puis la catastrophe. Leurs voix forment une longue supplication, terrible mais nécessaire, qui dépasse les frontières et nous invite à nous interroger sur notre condition humaine.
♦ Un atelier d'écriture documentaire, samedi 25 et dimanche 26 janvier, à la Médiathèque (gratuit sur inscription au 0483083040), avec Jean-Michel D'Hoop, auteur et metteur en scène du spectacle : à partir d'interviews et de récoltes de témoignages, vous ferez un travail de réécriture afin de faire entendre la parole donnée.
NOUS AVONS AIME ...
Le Sillon de Valérie Manteau, Editions Le Tripode, Prix Renaudot 2018. Livre poignant sur le sort terrible réservé aux Arméniens, intellectuels, Kurdes, contestataires et dissidents en Turquie, décrit par une jeune femme embarquée dans ces moments d'histoire et une histoire d'amour.
Le mandarin miraculeux de Asli Erdogan, merveilleuse écrivaine turque, condamnée et chassée de son pays par la dictature en 2018. A Genève une jeune femme se met en danger, rôde à la nuit tombée, écrit dans des cafés ses rencontres et souvenirs étranges. C'est très beau. Editions Actes Sud 2006
La ballade de l'impossible de Haruki Murakami. Hommage à la jeunesse perdue, aux amours enfuis, aux démons que combattent les adolescents, combat dont ils sortent quelquefois vaincus. 10/18 Belfond
Si vous souhaitez à votre tour conseiller un livre, à vos plumes ! Nous attendons vos suggestions à l'adresse suivante : entrelivres.draguignan@gmail.com
BOOK CLUB
Notre prochain café littéraire se tiendra vendredi 24 janvier au Café inventé, rue de Trans, à 17H30. Nous ne vous proposons pas cette fois la lecture d'un roman, mais un échange autour de deux ouvrages :
• Les vertus communes de Carlo OSSOLA (Les Belles Lettres, 2019)
Il n’est pas question ici des grandes vertus héroïques qui demandent de l’abnégation et qui participent du sublime.
Les « vertus communes » concernent notre vie quotidienne, et leur vocabulaire est minime : ne pas peser sur la terre, s’en tenir à la discrétion de ne pas apparaître, à cette retenue pleine d’empressement qui est le centre de la vie sociale.
Carlo Ossola nous invite à parcourir un chemin de sagesse en faisant halte auprès de douze petites vertus : l’affabilité, la discrétion, la bonhomie, la franchise, la loyauté, la gratitude, la prévenance, l’urbanité, la mesure, la placidité, la constance, la générosité, qu’il est bon d’exercer chaque jour, au travail, dans la vie familiale, et avec nous-mêmes. Pour guider chacun à faire de sa vie ordinaire une vie heureuse.
Carlo Ossola est philologue, historien de la littérature, critique littéraire italien et professeur au Collège de France, chaire de « Littératures modernes de l’Europe néolatine ». Parmi ses livres récents : Fables d’identité, pour retrouver l’Europe (2018) ; L’Automne de la Renaissance (Les Belles Lettres, 2018) et Les Vertus communes (Les Belles Lettres, 2019).
Pour en savoir plus, suivez ce lien ou celui-là
• Un texte de théâtre, Elles disent ... l'Odyssée de Jean-Luc Lagarce (Les Solitaires Intempestifs, 2019)
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Ne le promets pas. Ne promets pas de revenir vite‚ très vite !… Ne dis pas que je n’aurai pas le temps de te voir parti. Ne dis rien ! Ne me demande surtout pas de t’attendre‚ de regarder souvent sur la mer de l’autre côté des terrasses. Est-ce que je t’ai dit que j’avais peur ?
Les vingt-quatre chants d’Homère deviennent chez Lagarce dix-huit scènes qui se libèrent du texte originel pour devenir geste original et écriture personnelle. Le fils, Télémaque, est sur le départ. Un chœur de personnages féminins – Calypso‚ Circé‚ Nausicaa et Pénélope‚ la mère – attend le retour d’un homme‚ Ulysse‚ après une longue absence. Dans Elles disent… l’Odyssée, nous retrouvons les thèmes majeurs de l’œuvre lagarcienne : le départ‚ l’attente‚ le retour… Ce texte écrit en 1978, a été créé en janvier 1979 à l’Atelier du Marché, à Besançon, dans une mise en scène de l’auteur.
Jean-Luc Lagarce (1957-1995) est actuellement l'auteur contemporain le plus joué en France. Metteur en scène de textes classiques aussi bien que de ses propres pièces, il est encore méconnu quand il meurt du sida le 30 septembre 1995. Sa notoriété n'a cessé de croître depuis sa disparition et aujourd'hui il est considéré comme un auteur classique contemporain et figure désormais au répertoire de la Comédie Française. Jean-Pierre Thibaudat, Le roman de Jean-Luc Lagarce - Une enquête biographique Editions les Solitaires Intempestifs
L'oeuvre de Jean-Luc Lagarce est publiée par Les Solitaires Intempestifs, maison d'édition que l'auteur lui-même créa en 1992, avec François Berreur, au sein de son Théâtre de la Roulotte.
Nous vous souhaitons de belles fêtes de fin d'année, plein de livres dans la hotte du Père Noël ... et nous vous disons : à l'année prochaine !
Enfin, n'oubliez pas ...
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Une association vit par le nombre de ses adhérents : nous vous invitons à adhérer à EntreLivres pour l'année 2019. Le bulletin est téléchargeable à l'adresse suivante :
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