Newsletter #12 du 23 février 2022
Des nouvelles d'EntreLivres ?
NOTRE CLUB DE LECTURE DE MARS
Retrouvons-nous samedi 12 mars à 10 heures, à la Chapelle de l'Observance, 6 place de l'Observance. Nous échangerons autour du dernier roman de Nicolas Mathieu, CONNEMARA, paru aux éditions Actes Sud. Nous vous attendons nombreux pour cette discussion qui s'annonce passionnante!
Hélène a bientôt 40 ans. Elle a fait de belles études, une carrière. Elle a réalisé le programme des magazines et le rêve de son adolescence : se tirer, changer de milieu, réussir. Et pourtant, le sentiment de gâchis est là, les années ont passé, tout a déçu.
Christophe, lui, n’a jamais quitté ce bled où ils ont grandi avec Hélène. Il n’est plus si beau. Il a fait sa vie à petits pas, privilégiant les copains, la teuf, remettant au lendemain les grandes décisions, l’âge des choix. On pourrait croire qu’il a tout raté. Et pourtant, il croit dur comme fer que tout est encore possible.
Connemara c’est l’histoire d’un retour au pays, d’une tentative à deux, le récit d’une autre chance et d’un amour qui se cherche par-delà les distances dans un pays qui chante Sardou et va voter contre soi.
"[Le temps] est la grande affaire de Connemara. La question autour de laquelle tourne entièrement ce splendide roman de la quarantaine et de la crise ad hoc. Oh, bien sûr, Nicolas Mathieu, sacré porte-parole de la France périphérique par son Goncourt, restitue magnifiquement les trajectoires de ses protagonistes, les choix et les non-choix qui les ont déterminées, la manière dont Christophe s’est laissé porter, celle dont Hélène s’est acharnée à « conquérir ses distances, à coups d’écoles, de diplômes et d’habitudes relevées ». Il décrit les conflits des transfuges de classe comme sa protagoniste, l’impossibilité de se sentir à sa place où que ce soit – même si, avec l’âge, tout ce qui vient du monde qu’elle a tant voulu fuir la blesse un peu moins. [ ...]
Dans Connemara, plusieurs types de colère (personnelles et politiques) sourdent, mais c’est la mélancolie qui domine. Celle qui saisit chacun à l’heure des bilans du mitan de la vie, bien sûr. Mais aussi, et d’abord, celle d’une écriture qui s’est donné l’impossible tâche de jouer les barrages, d’arrêter le cours des jours en fixant son mouvement, de faire pièce à la débâcle en célébrant, aussi, les beautés de la vie. La mélancolie inhérente à l’entreprise grandiose et dérisoire de vouloir rendre éternel par les mots un peu du temps où nous fûmes." Raphaëlle Leyris, Le Monde du 2 février 2022
L'OPERATION 10 MARS JE LIS
Nous vous proposons de participer avec nous au Quart d'heure de lecture national, "10marsjelis", le jeudi 10 mars à 10 heures sur la place du marché. Venez avec votre livre, et apportez-en si vous souhaitez en prêter.
ENTRELIVRES SAISON 4 : on lève (en partie ...) le voile !
Comme nous vous l'avions annoncé, EntreLivres saison 4 se tiendra les 13, 14 et 15 mai prochains à Draguignan. Voici deux des auteurs qui seront présents à nos Rencontres. La suite dans une prochaine Newsletter ...
Le 13 mai une classe de Première du lycée Jean Moulin recevra Jean-Baptiste ANDREA pour dialoguer avec lui autour de son oeuvre.
Jean-Baptiste Andrea est né en 1971. D’abord réalisateur-scénariste, il s’est ensuite lancé dans l’écriture : un premier roman au succès immédiat, Ma reine (douze prix littéraires dont le Femina des lycéens et le prix du Premier Roman). Son deuxième roman, Cent millions d’années et un jour, et son troisième, Des diables et des saints, confirmeront cet accueil. enthousiaste des lecteurs
Shell n’est pas un enfant comme les autres. Il vit seul avec ses parents dans une station-service. Après avoir manqué mettre le feu à la garrigue, ses parents décident de le placer dans un institut. Mais Shell préfère partir faire la guerre, pour leur prouver qu’il n’est plus un enfant. Il monte le chemin en Z derrière la station. Arrivé sur le plateau derrière chez lui, la guerre n’est pas là. Seuls se déploient le silence et les odeurs de maquis. Et une fille, comme un souffle, qui apparaît devant lui. Avec elle, tout s’invente et l’impossible devient vrai.
Jean-Baptiste Andrea livre ici son premier roman. Ode à la liberté, à l’imaginaire, et à la différence, Ma reine est un texte à hauteur d’enfants. L’auteur y campe des personnages cabossés, ou plutôt des êtres en parfaite harmonie avec un monde où les valeurs sont inversées et signe récit pictural aux images justes et fulgurantes qui nous immerge en Provence, un été 1965.
« J’ai voulu la pluie. Je l’ai tant voulue que quand elle est venue, je ne savais plus comment l’arrêter. C’était une grosse pluie rose, vert, bleu, elle prenait la couleur d’un rien. Elle assommait les oiseaux. Il a plu comme ça pendant je ne sais pas combien de temps. Les vieux disaient qu’ils n’avaient jamais vu ça. Ils parlaient de leurs ancêtres et de Dieu et du ciel et de tout sauf de la raison de la pluie : moi. "
Une expédition paléontologique en pleine montagne où chaque pas nous rapproche du rêve et de la folie. Après le succès de "Ma reine", un deuxième roman à couper le souffle.
1954. C’est dans un village perdu entre la France et l’Italie que Stan, paléontologue en fin de carrière, convoque Umberto et Peter, deux autres scientifiques. Car Stan a un projet. Ou plutôt un rêve. De ceux, obsédants, qu’on ne peut ignorer. Il prend la forme, improbable, d’un squelette. Apato- saure ? Brontosaure ? Il ne sait pas vraiment. Mais le monstre dort forcément quelque part là-haut, dans la glace. S’il le découvre, ce sera enfin la gloire, il en est convaincu. Alors l’ascension commence. Mais le froid, l’altitude, la solitude, se resserrent comme un étau. Et entraînent l’équipée là où nul n’aurait pensé aller.
De sa plume cinématographique et poétique, Jean-Baptiste Andrea signe un roman à couper le souffle, porté par ces folies qui nous hantent.
Sur l’enfance orpheline et l’amour en fuite, voici le troisième roman d’un auteur au talent fort et singulier, multi-primé.
Joseph est un vieil homme qui joue divinement du Beethoven sur les pianos publics. On le croise un jour dans une gare, un autre dans un aéroport. Il gâche son talent de concertiste au milieu des voyageurs indifférents. Il attend. Mais qui, et pourquoi ?
Alors qu’il a seize ans, l’adolescent est envoyé dans un pensionnat religieux des Pyrénées, Les Confins. Tout est dans le nom. Après Les Confins, il n’y a plus rien. Ici, on recueille les abandonnés, les demeurés. Les journées sont faites de routine, de corvées, de maltraitances. Jusqu’à la rencontre avec Rose.
Jean-Baptiste ANDREA sera avec nous samedi 14 mai pour une rencontre tout public.
Nous recevrons également Iliana HOLGUIN TEODORESCU, pour son récit Aller avec la chance (collection Verticales Gallimard), Grand prix de l'héroïne Madame Figaro 2021.
Iliana Holguín Teodorescu est née à Paris en 2000. D’origine roumaine (par sa mère) et colombienne (par son père), elle a interrompu des études scientifiques, à l’âge de 18 ans, pour parcourir sept mois durant l’Amérique latine, principalement en auto-stop. S’en est suivi un autre voyage en Europe, puis un stage de journalisme narratif à Bucarest dans la revue DoR ainsi que diverses activités artistiques (musique et écriture). Iliana Holguín Teodorescu souhaite désormais reprendre des études en sociologie. Aller avec la chance est son premier récit.
On aime beaucoup, aujourd'hui, les prévisions et bien peu le hasard, on vit, voyage, part même à l'aventure avec des certitudes, alors la chance ne sait où se mettre, elle reste abandonnée là, sur le bas-côté.
Pourtant, j'ai trouvé en elle une charmante compagne de route — elle, la chance, qui entraîne dans son sillage d'innombrables rencontres et questionnements en tous genres.
Quant au «où» et au «comment», sachez que tout se déroule dans des camions et voitures, aux côtés de conducteurs qui m’ont prise en auto-stop au fil de leurs contrées sud-américaines, sur un itinéraire de précisément 9356 kilomètres.
"Heureusement pour Iliana Holguín Teodorescu, je ne suis pas sa mère. Si je l'avais été, je l'aurais enchaînée à son lit. Heureusement pour Iliana Holguín Teodorescu, ses parents lui ont offert d'être libre, et, à 18 ans, elle est partie traverser Colombie et Chili en auto-stop. Elle souhaite "éprouver ce qu'il reste [d'elle] dans une vie sans nulle contrainte", sans parents, professeurs, rencontrer des gens qu'elle n'aurait jamais rencontrés autrement. Elle se met au bord des routes, lève le pouce et elle y va. Elle regarde dans les yeux la personne qui s'arrête, juge si elle est louche ou digne de confiance. Il ne lui est rien arrivé.
À chaque fois, elle pose cette question au conducteur : "Quel est le pourcentage de gens mal intentionnés dans votre pays ?" Il répond, s'inquiète pour elle. Tous et toutes la conduisent sans encombre, lui offrent un café, un repas. Tous et toutes lui racontent leur histoire d'amour, leurs enfants… Elle a retranscrit ces rencontres, les a transformées en personnages. "Je me suis réservé le même sort en devenant autre", précise-t-elle.
À un moment, elle arrête de poser la question sur les gens mal intentionnés, elle a trouvé la réponse. Dans son immense majorité, l'humanité est bonne, les gens qui vous veulent du mal sont rares. Ce livre en est la démonstration lumineuse. Elle écrit : "En vérité, j'ai vu suffisamment peu d'atrocités pour pouvoir encore poursuivre l'idée folle que le monde n'est pas si dangereux, que le mal existe, mais qu'il recule toujours devant l'intelligence de quelqu'un en alerte." Aller avec la chance est un livre magnifique, mais dangereux. Peut-être qu'il ne faut pas l'offrir à de jeunes femmes, le garder pour des lecteurs plus sages ? Ou, au contraire, il est nécessaire de l'offrir à de jeunes gens au bord de leur vie d'adulte et de leur ouvrir ainsi la porte en grand." Colombe Schneck, Le Figaro Madame, 22/11/2020
La rencontre littéraire sera enrichie d'une lecture-spectacle du récit, par la compagnie CIGALA VERTIGE et l'autrice elle-même.
NOS CONSEILS DE LECTURES
Mon maitre et mon vainqueur
François-Henri DESERABLE
Gallimard 2021
Mon maître et mon vainqueur est un roman où des êtres se rencontrent et se donnent sans pudeur,faisant conjuguer la volupté avec le secret et les regrets, un roman charnel placé sous le charme de ses personnages, qui ont un corps et cela s'entend; le style de l'auteur nous offre le goût des corps romanesques ( La causerie littéraire)
Simonetta GREGIO
Femmes de rêve, bananes et framboises
Flammarion 2015
Pour intituler son dernier recueil de nouvelles, Simonetta Gregio emprunte les paroles d'une chanson de Paolo Conte « Donne di sogno, banana et lamponi » ou comment parler d'amour à tous les temps.
Ces deux livres sont disponibles à la médiathèque Jacqueline de Romilly à Draguignan
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